Prévention santé

Comprendre les perturbateurs endocriniens et leur impact sur la santé


Publié le 16 mai 2024

Les perturbateurs endocriniens représentent une préoccupation croissante en matière de santé publique, leur présence omniprésente dans notre environnement posant des risques pour la santé humaine et animale.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les perturbateurs endocriniens, appelé aussi PE correspondent à “une substance exogène ou un mélange qui altère la/les fonction(s) du système endocrinien et, par voie de conséquence, cause un effet délétère sur la santé d’un individu, sa descendance ou des sous-populations”(2002).  Ces substances ont la capacité d’interférer avec le système hormonal, ce qui peut avoir des répercussions néfastes sur divers aspects de la santé.

Le système endocrinien joue un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre physiologique de l’organisme.

Les perturbateurs endocriniens peuvent agir de plusieurs manières : en imitant l’action d’une hormone naturelle présente dans l’organisme, ce qui induit une réponse similaire à celle de l’hormone réelle, connue sous le nom d’effet mimétique ou agoniste. Ils peuvent également bloquer la fixation d’une hormone sur son récepteur, ce qui interrompt la transmission de l’information hormonale, un phénomène appelé effet antagoniste. De plus, ces substances peuvent perturber la production, la dégradation et la régulation des hormones et de leurs récepteurs, ainsi que le transport des hormones à travers l’organisme. Cette altération peut conduire à divers problèmes de santé, tels que des troubles de la croissance, du développement, de la reproduction et même des troubles métaboliques et neurologiques. De plus, l’impact peut être plus important à certaines périodes de la vie, en particulier in utéro et aux alentours de la puberté. De même, des effets transgénérationnels sont aussi mis en évidence, montrant un risque aussi bien pour la personne en contact que pour sa descendance.

Ainsi, il est nécessaire d’identifier les éléments sources de perturbateurs endocriniens afin de savoir comment pallier cette exposition.

Les sources d’exposition aux perturbateurs endocriniens sont nombreuses et variées. Les humains et les animaux peuvent être exposés à ces substances par ingestion, inhalation ou contact cutané. Parmi les principales sources d’exposition figurent :

  • Les substances chimiques utilisées intentionnellement, comme les contraceptifs et les hormones de synthèse.
  • Les dérivés phénoliques (bisphénols, parabènes, halogéno-phénols) présents dans les contenants alimentaires (canettes, boîte de conserve, bouteille en plastique, pots de yaourt, film alimentaire), les cosmétiques (crème hydratante, gels douche, shampoing, maquillage) et divers produits de consommation courante(les tickets de caisse, les lentilles de contact, les désinfectants, les conservateurs alimentaires…).

Certains pesticides et produits biocides utilisés dans l’agriculture non biologique et les produits ménagers ou du quotidien (comme les shampoings anti-poux). Ces produits sont aussi rejetés dans l’air, ce qui peut avoir un impact dans les inhalations des personnes :

  • habitant à proximité des champs.
  • Les retardateurs de flamme présents dans les meubles et les équipements électroniques (entre autres dans mousses pour les mobiliers, les tapis et les équipements électroniques).
  • Les phtalates et les alkylphénols, souvent utilisés dans les emballages plastiques, les lingettes jetables, les produits d’entretien (détergent, lessives) et les cosmétiques.

La multiplication des sources d’exposition aux perturbateurs endocriniens met en évidence une nouvelle problématique, appelée l’effet cocktail. Il correspond à une addition d’effets délétères issus de l’accumulation d’exposition aux différentes substances.

La lutte contre la présence des perturbateurs endocriniens est devenue un enjeu majeur de santé publique. Des organismes tels que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) mènent des études scientifiques pour mieux comprendre ces substances et leurs effets sur la santé. Il est crucial d’adopter des mesures préventives pour limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens et protéger la santé des individus et de l’environnement.

Depuis 2014, une stratégie nationale a été élaborée pour réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens. Cette initiative a conduit à plusieurs actions législatives, notamment l’interdiction des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts et la reconnaissance officielle des effets nocifs du bisphénol A (BPA) sur la santé par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Par conséquent, le BPA a été retiré des contenants alimentaires destinés aux enfants de moins de trois ans en 2012, puis de tous les contenants alimentaires en plastique en 2015.

En complément de ces mesures, il est recommandé aux consommateurs d’adopter certaines pratiques au quotidien.

  • Sur le plan alimentaire, il est conseillé de privilégier les aliments biologiques et faits maison avec des produits frais ou surgelés non préparés, afin de limiter l’exposition aux résidus de pesticides et de conservateurs. Il est également recommandé de limiter la consommation de poisson à deux fois par semaine, en privilégiant les espèces variées pour réduire l’exposition aux polluants et aux métaux lourds. De plus, l’utilisation de contenants, ustensiles et biberons en verre, en céramique, en porcelaine, en inox ou en bois non traité est recommandée pour la conservation, le réchauffage et la cuisine des aliments, afin d’éviter le transfert de perturbateurs endocriniens présents dans le plastique chauffé vers les aliments.
  • En ce qui concerne l’environnement intérieur, il est recommandé de ne pas fumer à l’intérieur, d’aérer les pièces quotidiennement pendant au moins 15 minutes, de passer l’aspirateur et d’utiliser une serpillière humide pour éliminer les poussières polluantes, de vérifier la composition des peintures et vernis utilisés, de laver les textiles de décoration et les vêtements neufs avant utilisation, et d’utiliser des produits ménagers naturels pour le nettoyage.

La préoccupation grandissante concernant les perturbateurs endocriniens exige des actions rapides. Des mesures législatives ont été mises en place pour limiter l’exposition, telles que l’interdiction de certains produits et la restriction du bisphénol A dans les contenants alimentaires. De plus, des pratiques simples peuvent être mises en place au quotidien. En combinant ces efforts, nous pouvons protéger notre santé et celle de l’environnement.

Afin de vous accompagner au mieux dans la compréhension de l’impact des perturbateurs endocriniens, la Mutuelle Complémentaire vous propose différentes actions de prévention. N’hésitez pas à vous rendre sur l’onglet “Agenda” de notre site internet pour vous inscrire à notre matinale ainsi qu’à nos Cafés de Prévention Santé.

Source :

ANSES

Centre de recherche contre le cancer Leon BERARD

Institut national du cancer

Inserm

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