Prévention santé

Prévention du suicide : s’informer pour mieux aider


Publié le 4 février 2025

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La santé mentale est décrite par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme “une composante essentielle de la santé”.

En tant qu’enjeu majeur de santé publique, le suicide demeure la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et la première chez les 25-34 ans. Pourtant, ce sujet crucial n’a fait l’objet d’un premier bilan qu’en 2005, soulignant l’urgence d’une prévention efficace et ciblée.

Ces dernières années, la prévention du suicide s’est progressivement démocratisée grâce à la montée en puissance des réseaux sociaux. Ces derniers offrent un espace pour libérer la parole et sensibiliser davantage aux enjeux liés à la santé mentale.

À l’occasion de la journée nationale de prévention du suicide qui a lieu chaque année le 5 février, cet article recense des informations essentielles à connaître sur le sujet. Nous vous présentons les ressources et aides existantes pour protéger et accompagner les personnes en difficulté.

Avant de parler prévention du suicide, il est nécessaire de distinguer suicide et tentative de suicide.

Le suicide est définit par l’OMS comme :

« Un acte délibéré accompli par une personne qui en connaît parfaitement, ou en espère, l’issue fatale ».

La tentative de suicide se définit comme : 

“Tout comportement suicidaire non mortel et tout acte d’auto-intoxication, d’automutilation ou d’auto agression, avec intention de mourir ou pas ».

En 2022, 9 158 décès par suicide ont été constatés. On observe une différence au niveau du genre, avec une part de suicide plus importante chez les hommes (6 752) comparativement aux femmes (2 275). Ces données sont issues des certificats de décès dont la base de données est gérée par le CépiDc-Inserm.

Les tranches d’âge les plus touchées sont :

  • Les 45-54 ans ;
  • Les 55-64 ans ;
  • Les 75 ans et +.

En revanche, si l’on observe la mortalité totale, toutes causes confondues, ce sont les 15-34 ans qui sont les plus concernés.

D’un point de vue géographique, les régions les plus touchées sont :

  • La Bretagne (55.6%) ;
  • Les Pays de la Loire (35.2%) ;
  • Les Hauts de France (30.4%) ;
  • La Normandie (27.4%).

Les régions les moins touchées sont:

  • L’Île de France ;
  • La Corse ;
  • Les DROM.

A l’échelle européenne, la France fait partie des pays ayant un taux élevé de décès par suicide, avec 13.4 pour 100 000 habitants. La moyenne européenne est égale à 10.3 pour 100 000 habitants. À titre de comparaison, l’Espagne et l’Italie constatent respectivement 7.5 et 5.2 décès par suicides pour 100 000 habitants.

Fin 2024, le gouvernement a annoncé la santé mentale comme grande cause nationale pour 2025, avec un focus particulier sur la prévention du suicide. Cette initiative vise à sensibiliser le public et à offrir des solutions concrètes pour prévenir les drames liés au suicide. De nombreux dispositifs de soutien sont accessibles, ayant pour objectif de venir en aide, d’accompagner ou simplement d’écouter les personnes en souffrance psychologique. Ces ressources sont disponibles non seulement pour les individus directement concernés, mais aussi pour leurs proches.

Le 31 14, ouvert depuis le 1er Octobre 2021, est un numéro accessible 24h/24 et 7j/7, gratuitement, en France métropolitaine et dans les DROM.

Lors de votre appel, un professionnel (infirmier.e.s, psychologues) est à l’écoute  sous la supervision d’un médecin spécialiste formé à la prévention du suicide.

Comment ça fonctionne ?

  • Composer le numéro 31 14 ;
  • Mise en attente (10 min maximum) ;
  • Présentation du professionnel à votre écoute et invitation à échanger (s’il est difficile de parler : le professionnel posera des questions) ;
  • La conversation dure environ 20 à 30 minutes. L’objectif est d’évaluer la situation, apporter du soutien, soulager la détresse et/ou proposer une aide à proximité de la personne ;
  • La fin de la discussion est effective quand le professionnel s’assure que le bénéficiaire est bien en sécurité.

Qui peut appeler le 31 14 ?

Ce numéro d’écoute est ouvert à toutes et à tous !

Que vous soyez :

  • Une personne en souffrance ;
  • Un membre de l’entourage inquiet pour un proche ;
  • Un citoyen inquiet pour une personne en détresse ;
  • Une personne endeuillée par suicide ;
  • Un intervenant/professionnel soignant en prévention du suicide ;
  • Un professionnel au contact de personnes en détresse ou confrontées à des problématiques suicidaires ;
  • Une personne ayant reçu une formation de sentinelles ;
  • Une institution impactée par un suicide.

    • Suicide Écoute : 01 45 39 40 00

    Tout public7j/7 – 24h/24 : Ligne d’écoute anonyme, confidentielle, gratuite. Depuis 1994, Suicide Écoute association propose une écoute apolitique et aconfessionnelle.

    • Fil santé jeunes : 0 800 235 236

    Numéro dédié aux collégiens et lycéens, anonyme et gratuit.

    • SOS Amitié : 09 72 39 40 50

    Numéro à destination des jeunes (collège et lycée), écoute anonyme et gratuite. Possibilité d’échanger par Chat 7J/7 de 13h à 3h du matin.

      Le dispositif VigilanS a été créé en 2015. Il contribue à faire baisser le nombre de suicides et le nombre de récidives de tentative de suicide. Ce dispositif consiste en un système de recontact et d’alerte autour d’une personne ayant fait une tentative de suicide. Il organise autour d’elle un réseau de professionnels de santé.

      Une évaluation de Santé publique France de 2023 a démontré que le risque de renouveler une tentative de suicide est réduit de 40% pour les patients qui ont suivis le dispositif VigilanS.

      Source : Pôle Prévention Santé – Mutuelle Complémentaire 

      La prévention du suicide et plus globalement la santé mentale est un sujet qui concerne l’ensemble du grand public. En effet, selon l’OMS, 1 être humain sur 4 souffrira au cours de sa vie :

      • Soit d’un épisode pathologique ;
      • Soit d’un trouble persistant (délires paranoïaques, psychose hallucinatoire chronique…).

      Dans ce contexte, la formation des Premiers Secours en Santé Mental (PSSM) est accessible à l’ensemble des citoyens pour :

      • Apprendre à repérer les troubles en santé mentale ;
      • Adopter un comportement adapté ;
      • Informer sur les différentes ressources disponibles ;
      • Encourager à aller vers les professionnels adéquats ;
      • En cas de crise, agir pour relayer au service le plus adapté.

      Elle s’inspire de la formation aux premiers secours physiques (PSC1), tout en intégrant une logique d’urgence différente :

      Un secouriste en santé mentale doit souvent intervenir à plusieurs reprises pour écouter, rassurer et accompagner la personne concernée vers le soin.

      Lancé en France en 2019, ce dispositif a déjà permis de former plus de 5 millions de personnes partout dans le monde.


      Bon à savoir :

      Des méthodes douces ou alternatives peuvent aider à gérer ses émotions, favoriser la conscience du corps et ainsi une déconnexion mentale. Parmi elles, on retrouve la sophrologie et la réflexologie.

      La Mutuelle Complémentaire offre pour ses adhérents des séances de sophrologie et de réflexologie :

      N’hésitez pas à consulter nos offres de prévention présentes sur notre site internet.


      Ce qu’il faut retenir :

      Les chiffres sont alarmants : bien que le sujet reste encore tabou, le suicide représente une cause majeure de décès, notamment chez les jeunes. Des dispositifs d’aide sont disponibles pour soutenir les personnes en souffrance, ainsi que leurs proches, afin de prévenir ces drames. Les campagnes de prévention du suicide se multiplient, favorisant une prise de conscience collective. Les réseaux sociaux jouent également un rôle essentiel pour libérer la parole sur ce sujet difficile.

      Dans cette dynamique de sensibilisation, deux événements clés de l’année se distinguent : la journée nationale de prévention du suicide le 5 février, et la journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre.

      Si l’un de vos proches est concerné, gardez en tête la nécessité d’être :  

      • À l’écoute ;
      • Dans l’accompagnement ;
      • Attentif aux signes ;
      • Prêt à se rapprocher des dispositifs d’aide si le besoin s’en fait ressentir.

        Sources :

        Santé Publique France ; OMS ; Infosuicide.org ; Numéro National de prévention du suicide ; Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles

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